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Après les rencontres du Ventalon de juin dernier qui furent une merveilleuse occasion de se rencontrer, de se découvrir, il y a eu comme de la nostalgie à se quitter…Nous étions quatre- vingt, et avons ressenti le besoin de créer plus de lien entre nous, de mieux se connaître. Nous avons décidé, en tenant compte de nos moyens humains et financiers limités, de publier plusieurs fois par an une lettre qui soit vivante, qui ait du souffle, qui apporte de l’oxygène ! Elle reflétera l’humeur du ciel, tantôt bleue, tantôt un tantinet grise, parfois plus sombre selon les évènements, mais toujours positive.


Nadia Loury a connu l’Auroville des premiers temps, au travers de longs séjours , notamment dans les années quatre-vingt. Elle y retourne chaque année, ou presque. Elle est Présidente de l’association d’Auroville International France depuis 2012.

Lys orangé dans le vallon de Galorgues, massif du Mercantour.

Nadia : En fait, c’est venu par étapes. Quand j’avais 19 ans, j’ai lu « Le phénomène humain » de Pierre Teilhard de Chardin. La question du sens de la vie m’interpellait. Je cherchais un sens à ma vie aussi, en cohérence avec cette idée d’évolution. J’avais une aspiration qui était là, je ne savais pas comment la vivre, je me sentais appelée par « autre chose ».


Et si toutes nos « vérités », toutes nos croyances sur la façon dont nous et les autres devrions nous comporter, et sur ce pour quoi nous devrions nous battre et même mourir, étaient fausses parce qu’un monde complètement nouveau s’est levé et que la nouvelle conscience rend les anciennes vérités superflues?


AVIF ( Auroville International France) dont le siège est à Paris, est constitué d’un réseau d’antennes régionales qui sont autant de relais d’informations et de rencontres : Normandie, Pyrénées-Orientales, Lozère, Ardèche, Vaucluse et bientôt Alpes de Hautes-Provence. 

Les Vans, Chambonas, Ponges et nous arrivons au détour d’un virage à droite sur la petite route du hameau des Bancs. Un paysage magnifique et sauvage se dévoile à nos yeux incrédules.

Apparait au bout du chemin, une vieille ferme avec un donjon. Nous pénétrons dans cette bâtisse du 17ème siècle à plusieurs niveaux avec, ce que nous avons perçu dans un premier temps, une sorte de grand puits, qui s’avère être une belle cour carrée en profondeur. Une immense pièce commune s’offre à nous, précédant de grandes salles voutées avec leurs pierres originelles apparentes. « Gratitude, Aspiration,.. » sont les noms des salles de méditation, de séminaires, de réunions et de projection, propices à l’exploration de la joie de partager et d’élaborer. A cela s’ajoutent une vue imprenable et des jardins parsemés d’arbres fruitiers. Nous sommes chez nos hôtes Rozen et Thierry Durand. 


Jacques : Je me présente, Jacques, Français, arrivé définitivement à Auroville en 1981 après plusieurs séjours de quelques mois.

L’Inde a toujours été le pays de mon cœur.  À 7 ans, j’ai eu un flash avec le mot « INDE » qui s’est imposé à mon esprit et découvert Auroville en 1969 dans une exposition à Avignon devant une photo de personnes méditant devant l’excavation du Matrimandir au lever du soleil qui m’a touché extraordinairement. 


Auroville International France organisait le 23 octobre 24 à l’Université Américaine de Paris une conférence sur le thème: «La question de la spiritualité à Auroville», donnée par Rémi Astruc, enseignant-chercheur en littératures comparées à l’université de Cergy-Pontoise (CY), dont voici un compte rendu. 

Le chercheur s’est engagé dans une réflexion qui donnera lieu à un ouvrage à paraître en 2025 aux Éditions Auroville Press. Rémi prévient qu’il ne cherche pas à produire des analyses à tout prix, mais essaye simplement de comprendre les informations qui sont venues à lui et de les transformer en sens.


Un Auroville déformé

Le don fait en toute liberté et dans la joie devient taxe obligatoire. Le travail choisi en toute liberté et dans la joie se transforme en job rémunéré. La collaboration nécessaire entre Auroviliens et représentants officiels devient imposition assortie de menaces diverses et variées. La croissance et le progrès sont mesurés par le tonnage de béton déversé sur les terres d’Auroville. Les services sont poussés à devenir entreprises à but lucratif. Le rayonnement naturel d’Auroville se transforme en attraction touristique. Les terres sacrées deviennent des  jetons de grande valeur utilisés dans des jeux financiers opaques. 

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